Voyage Egypte (Assouan)
Une noria de felouques navigue entre îles et papyrus. Les voiles, pour quelques instants encore, accrochent les derniers rayons de soleil. Au loin, la ville d’Assouan, calme et assoupie.
16 heures. Je me dépêche. Sur le bateau, le guide m’avait prévenu : « Dès qu’on accoste, prenez la Corniche et grimpez jusqu’au belvédère. Vous aimez la photo et les belles couleurs. Alors, là-haut, vous serez servi ». Le soleil a déjà commencé sa dégringolade habituelle. Les ombres s’allongent et les murs d’argile peu à peu se couvrent d’or. Peu m’importent les amoncellements de felouques et les appels des marins. Demain tout cela. Une seule obsession, grimper car le coucher de soleil n’attend pas. Voici le petit square du belvédère. Enfin ! Et quelle joie. Le Nil est là, à mes pieds. Les falaises de grès et de sable se parent des couleurs du couchant. Une noria de felouques navigue entre îles et papyrus. Les voiles, pour quelques instants encore, accrochent les derniers rayons de soleil. Au loin, la ville d’Assouan, calme et assoupie. Quelques rires me parviennent des jardins et de la piscine de l’hôtel Old Cataract. L’ocre de la façade et le bleu azur de la piscine tranchent singulièrement avec les eaux sombres du fleuve sacré et nourricier des égyptiens. L’instant est magique, la vue magnifique et je suis seul, absolument seul à profiter de ce moment précieux.
En chemin, j’avais promis à un marin enturbanné plus coriace que les autres que, demain, promis, j’irai avec lui faire un tour en felouque sur les eaux assagies par la construction du fameux barrage. A felouque sur le Nil, à pieds dans le capharnaüm du souk ou les carrières de granit, en bateau sur le lac Nasser ou en avion vers Abou Simbel, les gens ici se croisent, changent et s’en vont, créent un rythme qui fait aussi le charme d’Assouan. Le souk n’a rien perdu de ses couleurs et de ses odeurs. Certes, ses étalages se sont enrichis de denrées et de gadgets plus contemporains mais il y règne toujours une même effervescence.